A Belleville, Latifa Said, photographe, et Yaacov Azoulay, voyagiste , habitaient le même immeuble. Latifa connaissait la ferveur religieuse de Yaacov. Yaacov savait Latifa arabe issue d’une famille musulmane. De voisins courtois, ils deviennent bons amis. Yaacov montre à Latifa la vidéo de son mariage, Latifa lui fait part de ses projets. Ils se font confiance. Lorsque la photographe propose à son voisin de palier de poser pour une photo mettant en scène un “vrai juif religieux et une vraie jeune femme musulmane voilée”, explique Latifa, le jeune homme accepte immédiatement.
Une première photo montre un juif et une musulmane lisant ensemble la Torah, remplacée par le Coran dans la seconde. Par cette démarche à mi-chemin “entre mise en scène artistique et reportage” – puisque les modèles vivent réellement leur foi –, Latifa Said montre “réunis ceux qu’en apparence tout sépare”. Quant à Yaacov, son adhésion au projet tient à “l’urgence d’apprendre à se connaître les uns les autres”. Latifa a souhaité démontrer au spectateur, peut-être avec naïveté, qu’à bien y regarder les certitudes ont la vie courte.
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